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L'atelier Poésie de Martine Cros


Notes de soir : La petite blessure de Sophie Lagal

Publié par http:/allerauxessentiels.com/ sur 26 Mars 2021, 17:20pm

Catégories : #Extraits - Ressentis de lectures, #De la poésie en particulier, #Carnet de notes, #Sophie Lagal

© Sophie Lagal

© Sophie Lagal

 

 

Voici la parution récente de La petite blessure, le premier recueil de poèmes de Sophie Lagal, recueil qui rejoint la collection Cahiers poétiques aux Éditions de l'Aigrette, avec un accompagnement artistique par Marina Ho. Sophie Lagal a contribué régulièrement à l'anthologie poétique Traverser dont la septième : VIVANT(E)S va paraître en mai 2021 chez ce même éditeur.

La poète tient un blog depuis 2014 et c'est à travers lui que j'ai appris à connaître sa poésie.

 

C'est un recueil prometteur, et les Éditions de l'Aigrette ont le mérite d'offrir à la fois une très belle qualité de livre et l'opportunité de découvrir des artistes peu connus. Les illustrations de Marina Ho témoignent avec tempérament de cet équilibre fragile entre ombre et lumière.

 

 

 

© Sophie Lagal

© Sophie Lagal

 

 

 

C'est un fin papillon noir aux reflets Terre de Sienne, posé là sur la table. Lorsqu'on vient l'effleurer, inédit et surpris il nous déploie ses ailes. Une trentaine d'ailes de poèmes poudrés qui secouent les récitatifs de nos âmes prises entre onirisme et réalité.

 

 

Où puis-je mettre à l'abri

la beauté qui m'échappe ?

 

 

Les mots se saisissent d'intuitions premières pour poser ces questions presque métaphysiques que des mondes & des êtres parallèles se rendent perméables les uns aux autres dès lors qu'on prend la précaution de laisser un passage libre à l'émotion, en contemplant patiemment son éclosion. Une émotion parle parfois de silencieux secrets qu'on en entend la prosodie de notre fond commun à tous.

 

 

Je ne célèbre rien

je m'attache à rester vivante

 

 

Les poèmes ici présentés sont brefs mais ciselés, sans titres (ceux-ci se révèlent dans le sommaire de fin), comme des polaroïds auxquels l'auteure est attachée (elle en donne à lire 23 sur son blog).

Plusieurs îlots de vers sont des images émanées du tourment des jours, à peine mélancoliquement ; des objets, des éléments de la nature (tiroirs, demeures, vent, feuille, oiseaux, framboisier...) viennent ourler le flou cinétique des pensées qui en émanent, pour mieux filtrer lumière et espérance, en recueillir l'essence dans la paume du cœur.

L'auteure apprécie particulièrement le septième art, où défile l'existence sous toute forme inattendue, d'où ces instantanés de vie/de mots maîtrisés et questionnés à la fois.

Il y a comme un parfum iconique sur ces ailes qui veulent se déployer, des notes de fond de Virginia Woolf, de Camille Claudel, un accent volatil entre symbolisme, prière (question) et souvenir, si bien qu'on se laisse évaporer dans le posé-envolé du papillon, dans la trace-esquisse des mots, comme par une semée de pigments Terre de Sienne et noir sur le paysage du soir.

 

 

 

 

 

 

Tu tires les rideaux

tant de choses se passent

l'intime te bouscule

et te laisse

infidèle                 à la promesse

 

 

celle de retenir l'or des jours

 

 

 

(p. 18)

 

 

in Sophie Lagal,

La petite blessure,

Éditions de l'Aigrette,

Collection Cahiers poétiques,

mars 2021.

 

 

 

 

 

© Marina Ho

© Marina Ho

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