ICI-BAS N'EST PAS DE CONSOLATION
Personne ne sera ma bordure de chemin.
Laisse seulement tes fleurs se faner.
Mon chemin coule et va tout seul.
Deux mains sont une trop petite coupe.
Un cœur est une trop petite colline
pour y reposer.
Oh, toi, je vis toujours sur la plage
et sous l'avalanche des fleurs de la mer;
l'Égypte s'étale devant mon cœur,
l'Asie point peu à peu.
L'un de mes bras est toujours dans le brasier.
Cendre est mon sang. Passant devant
poitrine et ossements
je sanglote toujours mon désir d'îles tyrrhéniennes
Une vallée apparaît et des peupliers blancs
un Ilyssos aux rives de prairies,
l'Éden, Adam et une terre
de nihilisme et de musique.
*
MADONE
Ne me rends pas encore!
Je me suis tant fondu en toi. Et je suis si ivre de toi.
Oh, bonheur!
Le monde est mort. Clair et comblé
le ciel chante étendu au bord
des fleuves d'étoiles. Tout vient tinter en mon cœur.
Délivré au fond de lui,
né à la beauté,
le peuple pillard de mon sang chante halleluia!
Gottfried Benn,
Choix de poèmes
Traduction de Jean-Charles Lombard
Seghers, Paris, 1965.
(épuisé)
Editions Seghers - Catalogue - Poètes d'Aujourd'hui
Site Internet des éditions Seghers
http://www.editions-seghers.tm.fr/site/la_collection_poetes_d_aujourd_hui_&140&8&0&1&1.html
L'éditeur - Le recueil de Gottfried Benn est épuisé -
Fernand Khnopff et Bruxelles Figure de proue du symbolisme européen, Fernand Khnopff (1858-1921) était peintre, pastelliste, sculpteur, poète et photographe. Suivons ce démiurge dans un Bruxell...
Sur le site de Joël Goffin , un lien - en bas - vers un choix de poèmes de Gottfried Benn