Carnet 47 - Un amour de Brigetoun

Aujourd'hui, déambulé dans la vieille ville de Dijon,

pensé fort à Brigetoun,

et du coup ai sorti le portable pour prendre

deux ou trois clichés "à sa manière".

Certes, j'avais à faire à la poste et dans d'autres lieux tout aussi prestigieux, mais j'ai ralenti le pas en pensant soudain à elle, allait nous manquer si ne revenait pas écrire ses pérégrinations quotidiennes en Avignon. Notez l'ellipse du sujet car le sujet de ce Carnet c'est elle, et je m'essaierais bien par humour et par amitié à son style, inimitable!

Photographier les choses de la vie comme Brigetoun est tout aussi inimitable : il faut tenter de ne pas cadrer l'objet convoité tout en le cadrant de manière à ce que la part ajoutée de "maladresse" mette d'autant plus en valeur l'humble réalité de ce qui nous entoure quotidiennement et souligne avec tendresse dans le même temps la part de beauté que recèle, quand nous savons regarder avec amour, l'ordinaire déroulé des instants du jour.

Ne pas omettre le carré de ciel, nuage inclus.

En voyant la porte, ne pas oublier que lire en est une, qu'il faut se ménager ainsi des voyages et des pauses, qu'ils sont indispensables; 

sachant que je compte bien, si pas de nouvelles d'ici là, taquiner la festivalière journaliste aux abords de l'été! J'adore la façon dont elle conte le festival de théâtre d'Avignon avec tant de générosité - et de travail ! -.

Qu'en y songeant, je me dis que je ne suis guère à la hauteur, ai pensé aux carrés de ciel, ai bien, entre deux arbres, kidnappé un passant qui ne pût penser un seul instant finir son jour sur un blog de poésie, et une chaise sise sur une pique comme un point sur son i. Mais il y a une chose que j'oublie et c'est là que le bas blesse : le coin de poubelle, le détritus jonchant un pavé ancien, en somme, le monde moderne qui nous assaille, et aussi la devanture de boutique, l'échoppe devant laquelle il fait bon rêver.

Rembrandt, "Le retour du fils prodigue", vers 1668, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.

Forte de tout cela, suis passée derrière le cinéma Gaumont, pardon, Olympia, où j'ai cherché en vain l'article des ailes du désir, mais il est vrai qu'il n'y a pas besoin d'article quand on a des ailes sur ce sujet, puis ai regagné doucement l'antre en pensant faire ce petit billet, ce qui m'a valu un sourire aux lèvres, pour rendre un hommage à cet amour de Brigetoun qui nous donne beaucoup ; en rentrant, forte d'un café, ai feuilleté toute seule un fort beau livre glané à la médiathèque du centre ville, nommé Seuls, de Wajdi Mouawad, sous-titré Chemin, texte et peintures, sur sa pièce de théâtre du même nom - Seuls -, pour tomber page 42 sur ce détail de Le retour du fils prodigue de Rembrandt, et cette phrase de Mouawad:

Tout de suite ce sont les couleurs !

Le rouge déchirant, sur les épaules du père, et le jaune d'or, qui donnent au tableau ce caractère précieux, rare et sacré. La lumière, dans le clair-obscur, laisse voir avec évidence le rapport proportionnel entre la puissance des couleurs et l'émotion qu'elles engendrent : le rouge accueillant le jaune, le jaune retrouvant le rouge. Aucune analyse ne s'articule dans mon esprit, je suis simplement bouleversé. L'existence seule de cette oeuvre, dans la surprise où je suis de la rencontrer, noie tout et m'empêche de comprendre.

Page 43.

1. Pourquoi le tableau de Rembrandt ?

Lire quelques biographies de Rembrandt.
Rechercher le trajet menant le tableau depuis l'atelier du peintre jusqu'au musée de l'Ermitage.
Observer le tableau, continuer à le regarder du point de vue formel et du point de vue du récit.
Regarder d'autres tableaux pour voir si cela est lié à la peinture ou précisément à ce tableau.
Jeter un oeil sur les autres tableaux qui sont dans la salle 44 avec Le retour du fils prodigue.

Plus loin, dans "3 - Attendre", dans "En attendant, élaborer des plans", page 64.

paumée

https://brigetoun.blogspot.fr/

Le blog de Brigetoun.

Le Retour du fils prodigue, 1669 - Rembrandt

Le Retour du fils prodigue, 1669 by Rembrandt. Baroque. peinture religieuse. Musée de l'Ermitage

https://www.wikiart.org/fr/rembrandt/le-retour-du-fils-prodigue-1669

Toile évoquée.

Seuls

L'auteur et metteur en scène Wajdi Mouawad fait le pari de raconter la genèse polyphonique de son nouveau spectacle, "Seuls". Il raconte comment il a été conduit, pas à pas, vers ce nouveau te...

https://www.actes-sud.fr/catalogue/essais-et-ecrits-sur-le-theatre/seuls

Livre évoqué.