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J’ai une étoile dans la bouche
Et quand je la prononce
Je me tais
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Ligne de partage de lumière
Je fends en deux
A l’écoulée de l’est la nuit
Sur laquelle je marche
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Des nuages les plaines convexes
Tendent vers moi le manifeste
De l’arche
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Sous l’arc l’aube revêt les œillères
L’aube fouette les sèves
L’aube ouvre le cortège
Aux rosées d’un enfer
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L’Aube puis le Jour
Abri de guerre
Battant la breloque
Dans la matière première
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Enfin à l’ubac
Le couchant mire dans le lac
Où mon bain s’éveille
A moi la fable brume prohibée
Qui flaire bon la fleur promise
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La suite je la sais indicible
La prégnance du désir
Au muet de l’impossible
S’écrit espéramment
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Indépendamment
Dans une solitude comestible
Le nez collé aux étoiles
Lapant xième astéroïde
S’écrit le conte d’un palais en ruine
Dont le cœur en effusion
D’amande en amandiers
Bégaie son premier éden
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Quelle parcelle d’effroi
Dans la terre des nuits
N’avale de lumière
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Photo, les nuages nacrés de la nébuleuse Carina