(Leïca - version II)
Au temps irrésolu la douleur lancine hante
L'usure,
Un vert-de-gris,
Tamise plaine en déchirures
Chevelure ramure envol d'ambre et de feu
Tombais-tu tombais
Aux terres minées de mots et de cris
Les cascades nuit lavent l'eau de l'aurore
Tu déferles en elle
Ta nudité désarme frêle.
Elance.
Tout est moins que parfait vulgaire et obéi
Aux rivières
Aux roulis de la nuit tu laves les irrévérences
De qui ne s'est baigné dans ton regard qui prie
Se courbe lune cercle duel fantôme_____Danse
Et les mains_____Violence
La lumière dans le saule fait l'amour
Sous lequel tu t'oublies
Au-delà des coutures fragiles des secondes
En deça des contrées dévastées par les ombres
Venant de nulle part où vivre
Ta nudité gelée sur les corps désarmés
Ta nudité sans armes
Sur les corps gelés
Tu marches frêle
Fais sauter les ponts qui se disent mener
Dernière brebis égarée nulle autre que la biche
Une fragrance d'arbre aux côtes d' incendie
L'arbre se tient à flanc de la forêt d'oubli
Les vallons d'ébène roulent sur les tranchées
Les monts les dômes dressent leurs seins de mousses
La biche rêve.
Du Val de l'Enfer
Jusqu'au Grand Rocher
Fuyant la chasse dans un dernier élan
Majestueusement
Franchit la gorge de cent pieds
Splendeur de la fuite
Ecrits. Ces Hirschsprung* rebelles.
L'encre y coule les langages
A flanc de brèche
Pendant que tu découds le temps
Et ce que tu es
Tu te dévêts
Tu te dévêts
Tout est moins que parfait
Mais
Découdre
Appelle
La douleur
De son
Nom. Propylée
* Hirschsprung : saut du cerf
Photo. I :
Jacques-Ernest Bulloz (1852 -1942)
Photo de la Tête de la Douleur, sculptée par A. Rodin, 1903-1904, tirage au charbon,
Photo. II :
Installation : Myeongbeom Kim