II
(version II du travail du 8 décembre - 12 décembre)
D'aussi loin que je te retienne
Vivaldi ou la pluie
Les rais d'aube étaient les persiennes
des ruines de l'harmonie
D'aussi près que je te révèle
Mise à nu la vie
mise en mots mise en bouches
nos deux bouches unies
par l'envie qui me tue
d'exister à mains nues
sous la vie sous ta robe
Au glissé de tissus
un baiser de paroles
interdites
perdues
inédites
Là sous le baiser
d'un océan et d'un aéroport
Les mondes disent
ondulément
De tes ailes je suis l'effeuillée
D'aussi loin que tu m'appelles
par un prénom qui te sied
qui est soi qui est elle
qui sera moi peut-être
Mais je ne veux être
qu' absence
à moi à ce qui est de l'ordre
d'un paysage souillé
afin que la consistance
de seule toi vienne
que tu traces mes veines
au seul ciel de tes pensées
dessines les muscles qui résonnent
violoncelle à son archet
esquisses mon regard aveugle
à la fois et muet
Sur le lin de l'aurore
Rédemption
Ruines diluvées
Lacis de cils
Qui n'ont plus de lieu même pour mourir
Sous la joie sous la naissance
un océan s'écartant au passage des peuples
(Extrait)