L'atelier Poésie de Martine Cros
chemin parfumé de daphnés empoisonnées je m'amenuise m'abandonne aux mains blanches du soir dans les accords murmure mon travestissement buissonnier
Photographie, Françoise Ruban taire __ et garder enfouie __ cette frontière __ sans l'être __ qui joint épouse l'eau le sel piment de perle et d'air jamais les tourments ne sont ensevelis sous les vagues de gris cette ligne en habit mat blanc / noirci...
Vilhelm Hammershoi, "Intérieur avec femme au piano, 30 Strandgade", 1901 Quand elle joue. Mes fragments se rassemblent je deviens mosaïque persane, lumière d'abat-jour qu'on abat en plein jour dont elle recoud la trame j'arrache de mon corps ces flèches...
5 août Le morcellement de la beauté donne à voir d'autres visages Il faut se taire parfois pour que flamboie le silence 6 août Si jamais votre corps un jour est une île Qu'à lui seul toutes ses rives suffisent à l'amour qui s'échoue Vagues voyantes dont...
Ce coteau cette pente douce ce courbe creux où poussent des herbes un peu folles dessinant le ruisseau ce triangle blanc lait de trinité et bleu vierge dont la pointe s'engage ensablée puis s'enracine peut-être mais est-ce là l'important et dont le sommet...
(à la Tarkos) Sur les plaines de grande solitude Le ciel ordonne ses chevaux de brume Poussés par le vent sur le ventre en désir Un vallon sans soldat ni sans mort ni sans mot et des pas mille feuilles de pas feuilles écloses ou pas des pas épars des...
Albrecht Dürer, 1508 Iris Troiana ( détail ) watercolour and ink on paper Monasterio de Escorial, Spain mes amours effondrées ruines féminines déployées au pied des gerbes de blé qui gisent sans symbole des silhouettes m'ont hantées que j'ai crues douces...
Nude brebis égarée en moi je vous aime je vous aime ô loups éclatants d'ombre livide vous vous êtes oubliés / vous mêmes au flanc de ma montagne intime que vous , pourtant , m'ordonniez de gravir je n'étais que / sans force je vous aime ô mes visages...
Autoportrait me voilà les voilà je vous attends n’attends que vous crinières dorures de vent parsifals et chevaliers blancs nymphes au goût de rose de vin de noix et vous, chimères de mes amours dans votre silhouette de géant robe amazone et vos pas si...
Qui sait si notre amour vient de nous Toujours le rivage apparaît le rivage plus près qu’il n’y paraît Mais c’est une mer qui monte à l’orée de tes sexes Des yeux vastes impérieux s’y sont noyés du reste Le sang d’encre des douces errances gicle L’éternité...