Stefan doute et s’est tu
Sur ce, l’après-midi d’un faune m’a plu
C’est déjà le soir
Pas n’importe quel soir
Ce réveillon
ne ressemble pas
aux autres
Il a
la sensation parfumée
que les êtres chers
sont en partance,
l'étrange urgence
à intensifier
chaque présence,
chaque geste,
il implore
que le regard soit lu,
et reçues
les chétives caresses
Tristesse ce soir
comble les rires, se console
dans les yeux
des enfants
Zweig s’est tu mais son printemps
imprime encore mes mains
Faut-il rester à Vienne ?
Changer le cours de peu de choses ?
Les portes closes sont adossées
aux riens
le soir
n’est déjà plus
Noël
Tout est comme avant ou presque
A ouvrir la baie, l'air se faufile
Les nouvelles de Stefan
me disent
qu’il va bien
Je m’endors alors comme
un ange revêtu
( C.Munch, Séparation II, lithographie, 1896 )