« L'amour est à réinventer. »
Arthur Rimbaud
Le mont des oliviers 2, Patrice Giorda
9 mai 2013
Mont des oliviers 1
Le mont de nos oliviers sera ce jardin charnel planté d'âmes pures
à nouveau vierges Et la croix
d'ambre à nos cous sacrifiés sur le frileux lointain d'hivers
portera les messagers
les aveux entre les paumes sages du soleil !
Les chemins d'ascètes
Chemins croisés L'Eternité dans un
regard et d'un furtif hasard
quelque parfum ruisselle le thym frais
Une volée de bois chasse la parole du prophète Être nu
dans la vocation ! Voilà la coulure divine !
Elles coulent vers le mont ces grandes marches,
couleurs de la Passion
gisements de feux - Entre les sacrifices -
nos racines sylvestres de désir
nos oliviers en fleurs ! Lorsque sera venu
le temps de la récolte, Soleil,
entre tes seins nos têtes étendront leur coutil Nous ébranlerons ton
arbre
sédition de nos forces éboulis de nos cris racines à coeur ouvert
– moi qui n'en ai aucune, je grappillerai celle née en ce séisme
où tu nous surgiras
En ton vacillement le noyau de la clairvoyance et les
veines de l'ambre d'un nouveau je
Peintre, Patrice Giorda ; extrait d'un entretien, dans "Paroles de l'artiste" sur son site :
Relecture personnelle des évangiles (la Transfiguration avec tentes, le Jardin
des Oliviers avec des draps …)
La plupart de mes peintures sont inspirées par la réalité, paysages, espaces intérieurs, fleurs, nus, portraits……rarement par des textes. Pourtant dans l’évangile, ce court passage de la transfiguration où Pierre dit : « faisons trois tentes », m’a bouleversé, pourquoi ? La scène se passe en montagne, a-t-elle fait ressurgir des images enfouies ? Trente ans après cela demeure un de mes thèmes récurrents. Dans les premières versions, je ne peignais d’ailleurs que deux tentes, l’une bleue l’une jaune au bord d’un précipice vert. Le sujet était réduit à presque rien. Pas d’histoire pas de pensée. Un travail sur la couleur la lumière et l’espace. Il fallait que cela soit la peinture seule, qui exprime le silence et la contemplation. Parfois la réalité rejoint la fiction comme dans le Golgotha : La grande construction de bois faite de piliers verticaux et de barres horizontales pour porter les immenses lettres MARIE MERE DE DIEU, que l’église met en place chaque année le 8 décembre sur l’esplanade de Fourvière, m’est apparue comme un calvaire, lorsque je l’ai découverte un matin d’hiver, noire, mouillée dans la brume, s’élevant sur la neige. J’ai tout de suite fait une série de dessins à l’encre de chine. C’était comme un calvaire vu de dos, les lettres faisant face à la ville, et moi dessinant par derrière. J’en ai fait un grand tableau. Quelques années plus tard abordant le thème du Golgotha j’ai repris la même composition, MARIE est devenu INRI et le ciel blanc est devenu rouge.