A l’ornière de
la boue et du diamant,
mêlant mélancolie
et filaments d’ancolie,
le terne attend
l’éclat.
L’ivresse défait
la fluorescence de ses cheveux
en sillons velouteux
sur le monde en limon,
traits qui lascifs
heurtent le récif
de nos impasses.
( Une espérance passe )
Nos mains de terre crevassent,
nos statues de boue
s’étendent, pendeloques
dans la clarté d’albâtre.
Des cris perdus de honte
dans cette gorge blanche
s’émoussent. S’épanche
le cristal des falbalas
dans les vents étranglés.
( sonne le glas )
Le ciel s’est couvert
d‘un gris frauduleux,
les faux brillants
sont d’ombre
La nuit n’a plus
que son amour
pour pleurer
gelée son
triste sort :
attendre
le soleil
assise entre deux mondes.
( Un couvercle de rêves s’est figé )
Dante Gabriel Rossetti,
"Bruna Brunelleschi ", gouache sur papier, 1878, Fitzwilliam Museum, Cambridge.