Urgence oblige, urgence...
nous parlons d'Angye Gaona, jeune poète colombienne,
dont l' énergie créatrice dérange le pouvoir
en place dans son pays.
Je vous fais partager l'un de ses poèmes,
qui me touche de par sa quête contenue,
poème publié page 47 de la très belle revue
de poésie La Voix des Autres ( mars 2012 ),
dont vous trouverez lien au bas du billet,
ainsi que d'autres liens sur ces heures
graves que traverse Angye.
Evolution
Dans cette langue que je parle,
qui suis-je ?
qui est ma mère ?
La mère croît dans mon utérus,
cherche mon giron ;
c’est elle-même qui nourrit mon rêve.
Prends soin de ce rêve ventre éternel.
Je rêve une langue vivante qui parle du ciel
dans laquelle je puisse te dire :
mère.
Je te nomme maintenant
dans ma langue maternelle.
Je suis ton écriture,
verbe de ta douleur.
Je t’entends,
tu palpites.
Voilà ta langue première.
Avec mon silence
je t’emplis au point de t’élargir.
Tu te fais transparente,
tu cries quand tu laisses passer la lumière.
Je te vois,
resplendissante et possédée.
Donne-moi, mère, un mot
Que je ne comprenne pas
Angye Gaona.
Traduction de Pedro Vianna.
Pour commander la revue :
ou via le site :
Danger Poésie, blog d'André Chenet
Informations sur Angye GAONA et
sur ce qu'il peut être fait en faveur de sa liberté :
Poésie et journalisme, blog de Cristina Castello
Angye Gaona ou la liberté à tires-d'ailes
Nacimiento volàtil, le blog d'Angye Gaona
Remerciements infinis pour
André Chenet et pour Cristina Castello,
poètes,
pour la force de leur travail de soutien à cette artiste.
Photos :
Vierge à l'enfant, une statue à La Flatière,
détail retravaillé.
Peinture de G. Morandi