j'ai une étoile dans la bouche
et
quand je la prononce
je me tais
d'épaves en pavots
je suis rouge au sein de la blondeur
je pense à l'oeuvre aux labeurs
que nous sommes
que nous feignons d'être
dans le regard qui
monte l'échelle de Jacob
dorent les hosties
miroitent les coupolles
dans le palais l'étoile parle
d'un soleil qui reviendrait
mon être alors se lève en cours d'achèvement
se déhousse et prend le dé
recoudre
le mot amour
celui le seul que
je savais
le recoudre au tissu
des songes
bleus corps enchevêtrés
dans l'ultramarine nuit
de sirènes en sanguines
ils ondent
osent un gué
ils passent
puis ils se noient dans rien
j’envie apaisement enveloppant comme manteau soyeusement vibrant
dans le désert se lève le coquelicot
aux pétales
sable
Martine Cros
( Extraits de cueillette 2010 )