De la fleur flétrie vénale
les pétales maudits
de la monstruosité
jouissent de jeter ces
femmes à terre
au fouet d'un assaut
La routine
puis
la grâce t’est présentée
tellement vraie
ta forteresse tombe
Devant ces êtres
visibles
ton cœur fête
foraine
ta langue sent la mangue
ton corps flonflonne
tu touches
avec dévotion
les paupières vraiment closes
les yeux vraiment regards
les mains vraiment tendues
leurs lignes de vie
fleurissant la clarté
sans épines
mais
tu saignes
à les sculpter,
ces rêves,
sans l'outil de l'aplomb
Ils ignorent
que tu les sais ici
dans le flot chancelant
de la sève
que tu tentes d’extraire
en te pressant le cœur
comme on fait d’une orange
Grâcejuice console
ton sourire et
la pulpe de ta bouche
ruisselante
juiteuse
Melancholia te serre le cœur
questionne le peuple des pensées
Qui est libre ?
Nevermore
Mais encore ?
Sors les mains de tes poches
secoue-les
Qu’elles s’entaillent à l’épée de Damoclès
Tu pourras dire que tu saignes
au moins pour quelque chose
Tant de sang dans la bouche du temps
Les canines violant
d’âme mordent
Le poison dit
-- Je suis messie
Comment peux-tu seulement t’asseoir
au bord de ce chemin
où se nouent boueusement les fugitifs à l’espérance
dans les funérailles de leur terre envahie
Les fusils messaïques pointent les enfants écarquillés
Sourde et muette même l'horreur entend leurs cris
Rendus aveugles dans les massacres
certains voient par l'âme sœur
Leur nom est Vent de l'est
où se lève ce que lave la nuit
D’autres qui n’ont plus de cœur deviennent aveugles
dans la poussière du désert qui leur brûle les yeux
Masquée par la tempête
une femme s'éreinte
Sauve son enfant sauve
si tu balaies sa route
jusqu’à l’oasis
imperceptiblement
visible
Tableau :
Sujet grec moderne après le massacre de Samothrace
Auguste VINCHON