Je m’en ôte de moi commune chrysalide
sans qu’au-dehors la magie ne déflore
le rouge flamboyant du moment d’à côté
puis juste après, la blancheur des bougies
Nos silhouettes alanguies comme le lied
chemin faisant bordé de miradors
murmurent sur nos lèvres un oui avide
chemin bordé de barbelés de vide
Et nos âmes patientes en noces de feu
sur nos courbes et plaines, ces sillons,
sertissent l’imagé des précieux papillons
dans l’envol de leurs rêves radieux
Ô dunes sensuelles que je ne censure
Dans tes gorges s’écoule l’oasis
et j’y bois la lumière qui se tisse
aux errances qui s’assoient et verdurent
Je prends dans ma paume le sable orange
émerveillée de ses cascadements
Entre mes doigts le temps fin de l’enfance
file renflouer les sens de la transhumance
jusqu’à l’infime dernier grain que je retiens
aux creux des mains comme une éternité
Ta traversée révèle la féminité,
ô désert, tu nous disais que nous sommes
des chapelets de baisers sur le front
des tempêtes secrètes enroulées,
naissances des silences qui corrompent
les choses trop rangées dans la nécessité
Et je sais ce qu’ensemence l’immensité
Tendu de nu le choeur des dunes chante,
écho de voix, amour dans un ébrèchement,
ce jardin mûr comme un ravissement
Ste Marie, le 16 mars 2012
Texte, peinture numérique en cours, Martine Cros