Der Dichter spricht

( I )

( entre des graines de mots qui germent sans sève

mais qui savent attendre la saveur d'une pluie )

II

entre la pluie , s'égraine ce qui ne sait germer

et la saveur aux mots met la sève attendue

comme à l'entré dans

une église

sans croire à rien

le ciel couvert

s'ouvre

quand même

et l'on devient un peu sacré

comme au regardé des étoiles

, on se sent là si mince déjà et on est

à sa place

      et l'on fixe l'étoile , elle disparaît

      et l'on fixe son flanc

      sa présence alors

scintille dans la voyance de l'orée

ce frôlé        effeuillé de halo        cet impertinent sait tout cela        et le reste

elle sait là

qu'elle

doit mettre l'enfer à flanc des mots et marquer l'enfin dicible au fer blanc

 -- afin qu'il ne quitte le troupeau de sa mémoire

là

elle sera plus fragile encore qu'elle n'ait jamais été dans sa mendicité

sois la violence ! sois la tempête qui te dévaste ! pour que naisse

--  des stigmates que ton seul regard t'inflige

le lever l'encre

il faudra larguer les vaisseaux imparfaits

accoster les premiers mots les plus déserts

le fuyant des houles        glisser par dessus l'ordre du capitaine

capitaine , glissé par dessus bord

en partance tu verras le visage derrière le visage

une  Infinité-de-visages  encore sous cet autre

et ce visage là 

l'abandon 

l'ancrage : sois en conquise !

dis dans l'eau ton baiser encore au troisième profond visage !

ton baiser dan l'eau :

vivons nous  , chair de ma chair ! / désirons nous  l'entre de nos ventres clairs ! /  éloge

nous éclaire / pour combien de temps / à baigner nos fronts à pleine gorge / le plein éther

de ta beauté dégorge ! lui pardonner /  libre / accepter qu'elle me fuie

Martine Cros

Le 17/08/2013

Oeuvres d' Hanna Sidorowicz               Son Site