Instantané d'hier décomposé
recomposé
ce 04 mars

douceur viens
je ne veux plus
combattre
les mots passibles de réclusion
les pas perdus d'indignation
n'en jetons plus
: les vaisseaux de sang comptent dans leurs cales les morts
morts pour rien
dans la révérence de personne
fée Toi parle-moi d'un son grave qui vibrant détache
la plèvre de mélancolie de l'amour qui m'inspire
je désir ardent de ne pas chanceler
devant les futurs proches
éprise
j'y puise
t'enlaçant d'amante
un plus que présent parfait
( frères) femmes dîtes moi que
nous sommes de feu liées dans l'intériorité de nos chairs
--bien supérieure
susurre gravement la fée
--aux échafauds d'argent de plomb cliniques
susurre la fée
sur mes ailes volées à la sphère fusible
de mon corps chimérique
je n'ai pas oublié mon Ange
comme
ma chute fut précieuse
à tes pieds
comme
j'embrassais l'aube d'un jour hors
de l'humanité un jour ciel de ciels
s'éveillant Rosebrume me dit
-- susurre quelque chose qui est vaste
et plus rayonnant
que la puissance
que l'humilité
à son oreille
à ses pieds
le sais-tu
-- j'écoute depuis si longtemps
ta féminine ardeur farouche
en savourerais-je
le pain frais de son corps
le vin doux de ses yeux
l'abricot bijou de sa création
douceur
viens : ne rien rompre de l'aurore
qu'aucun crépuscule sanguinaire
ne vienne la
poignarder
mon attente frugale est temps de renaissance
de feu
liées
les ailes du Phénix qui me dévore
se défont à ta fluorescence
blanche
d'or
tu
es
éblouissement
Texte, Martine Cros
photographie, Hannes Caspar