La poésie sensible de Sophie Lagal
Camille
Tu m'aimes, mon bel amant,
Ma fragile écorce,
qui t'implore.
Mon coeur orageux
qui te dévore.
Ma joie de t'aimer,
encore.
A la soie blanche,
je me suis endormie.
A tes caresses savantes,
je me suis abandonnée.
Voluptueuse.
Promesse d'une terre d'exil.
Orpheline.
Mon bel amant,
Reviendras-tu me lécher de tes étreintes.
Moi, douce colombe blessée
Aux ailes éperdues.
Reviendras-tu me sculpter aux nuits d'été,
déchirant le ciel de nos baisers,
défendus
Mon beau, mon rêve,
J'avalerai ma rage
au ventre dur.
Je t'attendrai,
au marbre, vaincue.
Je sèmerai les fleurs sur le chemin
pour que tu reviennes, brûler l'or de mes mains.
Sophie Lagal, 8 Mars-13 Mars 2013
Sculpture La Danaïde, Auguste Rodin.
' Camille inspira certains des chefs-d'oeuvre que Rodin produisit pendant ces années heureuses.( La fin des années 1880 ) En 1884, il compléta deux bustes de Camille, dont l'un où la jeune femme porte un bonnet phrygien, mais il les garda pour son usage personnel. Il en créa deux autres qu'il appela L'aurore et La pensée. Ce dernier portrait de Camille, peut-être le plus connu, la pétrifie dans l'espace et le temps. C'est une oeuvre inquiétante où la pensée – contrairement au Penseur – semble coupée du corps. Les cheveux couverts d'un bonnet de paysanne, le menton encore prisonnier du marbre, ne laisse que le visage émerger de la pierre. Il ne reste du modèle que les grands yeux songeurs et la bouche impassible. Certains disent que le corps de Camille est plus visible dans une autre sculpture, le beau nu de La Danaïde, pour lequel l'artiste aurait peut-être posé lorsqu'elle se retrouvait seule avec Rodin. '
Extrait de ' Camille Claudel, sa vie ', Odile Ayral-Clause, Editions Bibliothèque Hazan, 2008.
( Biographie non romancée, mais riche et documentée.)
(je me brûle au chant des oiseaux)
Le silence qui vient aborder le renoncement,
amant des heures perdues.
Bonheur où j'effeuille les pétales
qui n'ont pu grandir dans mes mains.
Pauvres.
Je t'aime
tel l'arbre qui se meurt au ciel.
La dernière branche,
qui se heurte au vent solaire.
Et près des coquelicots.
Je me brûle au chant des oiseaux.
Sophie Lagal, 23 Juin 2013
Sculpture Comming soon, Fabian Perez..