Sur place le froid m’accouche ---
Pétrifié mon regard soutient
l’insolent sadisme
Je ne peux bouger les lèvres dire
--- femme, tu es libre --- intense
brûlante naît l’émotion
à l’engelure d’une renaissance
La pâleur est une rage que l’innocence rosit
Comme une lune de miel tu entres en mon halo
La plaine de la Femme exige
de nouvelles ondées
au delta des martyres
J’entends depuis si longtemps la piteuse fanfare
Cette fausse partition ronronne d’orgueil
sur la place où ils guillotinent la paix
Leurs coeurs de fossiles
leurs déserts
leur marché noir de sang coagulé
ne griffent que quelques puretés
Dans ce vide où rien n'éclaire
j’esquisse un pas de dignité
à la mine plombée
sur lit de roses blanches que tu passes au gesso de ta douceur
Toi ---
vibrante convulsion atmosphérique
éclair de lucidité
Toi ---
tu dis --- faisons l'amour ---
L’émotion d’une liberté ricoche
sur un Nous concentrique
Un cri --- puis
autour
tes bras me prennent par la taille
le rayonnement du cri
devient acte de silence
en ce Nous gestuel
chorégraphiant les noces
de l’Art et de la Cruauté
L’acteur tombe le masque
le monstre tue son bonheur
l’âme de la femme n’est jamais décapitée
le veilleur de la nuit est éveillé
--- Rideau
Transparence, tresse des larmes d’eau et de vermeil
sur l'éternel socle de pierre criante
La vision de feu avoue
les créatures plus que terrestres
L’union élémentaire ne ment pas
Tes mains guident mon cou à ta bouche qui me fond
Image tirée du film "Camille Claudel" de Bruno Nuyttens