Commencer aujourd'hui
au souffle
du premier cri
Ce dialogue d'éther
sur les berges
des larmes
Retrouver Bethani
nous brûlera
la gorge
Nos yeux s'achèveront
éblouis
Les portes des maisons
s'ouvriront
au bout de la fumée
des routes
Construire contre le temps.
Dans le non-promis
éternellement
jetés
Avons été
Honorer les étoiles
des perles
de nos yeux
Pouvoir le faire encore
Le vent indéchiffrable
en fureur sur la route
Nous a barrés
Bethani porte inaccessible
À perte de vue
rêver ses lettres
lues dans la pierre
Y aura-t-il une demeure ?
La corne du shofar
Le son de Bethani
Aux flancs de
la dernière pente
les sacs qui se renversent
Effusion de la langue
d'exil
Les lanternes blanchissent
contre un rayon de lune
Dernière nuit de marche
pour l'adieu
au non-être
Nouveau souffle
ancestral
au battement
des feuilles de l'olivier
L'aube se lève
sur les coeurs dévastés
La parole natale
renaît de ses blessures
Une arrivée prochaine pour tout commencement.
Martine-Gabrielle Konorski
Bethani
Suivi de
Le bouillon de la langue
Préface d'Emmanuel Moses,
Le Nouvel Athanor éditions, 2019.
Ces extraits de Bethani, pages 12 - 13 et page 46.
&
MC, Sur les berges des larmes, série Déserts II,
acrylique sur carton entoilé, mai 2019.
Contresens
infini
une course sous les feuilles
de soupir en soupir
fragments de cris
portés par les ravins
dans l'entre peau et peau
du mystère des poètes
Rêver devant les portes.
Une note de lecture, par Angèle Paoli
Ici même, pour son précédent recueil
Le site de la poète