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L'atelier Poésie de Martine Cros


La guerre - Anna Akhmatova

Publié par http:/allerauxessentiels.com/ sur 28 Juillet 2018, 23:01pm

Catégories : #Extraits - Ressentis de lectures, #Anna Akhmatova, #Poésie de langue russe

 Natan Altman, portrait d'Anna Akhmatova (détail), huile sur toile, 1914.

Natan Altman, portrait d'Anna Akhmatova (détail), huile sur toile, 1914.

 

 

Mais je vous préviens :

Je vis une dernière fois.

Ni l'hirondelle, ni l'érable,

Ni le roseau ou l'étoile,

Ni l'eau de source,

Ni le tintement de la cloche -- 

Je ne troublerai personne

Ni ne visiterai les songes

Avec ma plainte inapaisée.

 

 

 

[7 novembre] 1940

 

 

 

Anna Akhmatova, in 1940,

in La guerre,

traduction Christian Mouze,

éditions Harpo &, 2010.

____________________

 

 

 

 

SERMENT

 

Celle qui aujourd'hui prend congé de son amour -- 

Qu'elle fonde toute sa douleur dans sa force.

Aux enfants et aux tombes voilà notre serment :

On ne forcera nul de nous à se soumettre !

 

 

 

 

 

Leningrad. Juillet 1941

 

 

 

Anna Akhmatova, in Le vent de la guerre,

in La guerre,

traduction Christian Mouze,

éditions Harpo &, 2010.

____________________

 

 

 

 

 

Toutes les âmes aimées sont sur de hautes étoiles.

Et comme c'est bien de pouvoir perdre et pleurer quelqu'un.

L'air de Tsarskoïé Sélo

A tous les chants fait écho.

 

Et sur la rive un saule d'argent

Effleure l'eau vive de septembre.

Du passé se soulève en silence

Mon ombre qui vient à ma rencontre.

 

Tant de lyres ici sont suspendues aux branches,

Et la mienne aussi est là en apparence.

Et cette fine pluie, ensoleillée et rare

Apporte heureuse nouvelle et consolation.

 

 

 

 

 

1944 [?]

 

 

 

Anna Akhmatova, in Tachkent Leningrad,

in La guerre,

traduction Christian Mouze,

éditions Harpo &, 2010.

____________________

 


Sur terre, la tristesse est plus durable que tout
Et le Verbe sublime plus vivant.

A. A. (extrait : 1945, in "Tachkent Leningrad", op. cité)

 

 

 

 

POSTFACE AU CYCLE DE LENINGRAD

 

Vraiment ne suis-je pas au pied de la croix?

Est-ce que les flots ne m'ont pas engloutie ?

Mes lèvres auraient oublié ton goût,

Détresse ?

 

 

 

 

Janvier 1944

 

 

 

Anna Akhmatova, in Tachkent Leningrad,

in La guerre,

traduction Christian Mouze,

éditions Harpo &, 2010.

____________________

 

 

 

 

 

Et dans le lointain les traits de Faust

Comme d'une ville et ses tours noires,

Ses cloches, les heures qui sonnent,

Ses minuits remplis d'orage,

Ses vieillards sans destin, sans Goethe,

Joueurs d'orgue de Barbarie,

Changeurs et bouquinistes,

Qui, mandant le diable,

Qui, s'occupant de négoce avec lui,

Et le bernant et nous laissant en héritage

Ce marché...

Les trompettes bondissaient, invitant la mort,

Devant la mort, la révérence des archets,

Quand quelque étrange instrument avertit,

Et une voix de femme tout d'un coup

Répond. Et alors je m'éveillai.

 

 

 

 

 

1945

 

 

 

Anna Akhmatova, in Tachkent Leningrad,

in La guerre,

traduction Christian Mouze,

éditions Harpo &, 2010.

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La guerre - Anna Akhmatova
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