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aller aux essentiels

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L'atelier Poésie de Martine Cros


VISION ET PRIÈRE ET AUTRES POÈMES - DYLAN THOMAS

Publié par http:/allerauxessentiels.com/ sur 30 Novembre 2017, 23:30pm

Catégories : #Extraits - Ressentis de lectures, #Dylan Thomas, #Poésie de langue anglaise

Source : swansea.ac.uk

Source : swansea.ac.uk

 

 

 

 
Vision et Prière
et autres poèmes
 

Traduction de l'anglais

et présentation par Alain Suied

 

Collection nrf /Poésie/ Gallimard, 2015
 
 

 

 

 

II

MORTS ET ACCÈ S

 

 

 

Reste immobile, dors dans l'accalmie

 

 

 

 

Reste immobile, dors dans l'accalmie, souffrant avec la blessure

Dans la gorge, qui brûles et fais retour. Toute la nuit à flot

Sur l'océan de silence nous avons perçu le son

Qui venait de la blessure enveloppée dans le drap de sel.

 

Sous la lune d'un mille au-delà nous avons tremblé écoutant

Le bruit de l'océan couler comme sang de la blessure criante

Et quand le drap de sel se rompit en un ouragan de chants

Les voix de tous les noyés nagèrent dans le vent.

 

Ouvre un chemin à travers la triste voile,

Ouvre grandes au souffle les portes du bateau errant

Pour que commence mon voyage vers la fin de ma blessure,

Nous avons entendu le bruit de l'océan chanter, et vu le drap de sel scander.

 

Reste immobile, dors dans l'accalmie, cache la bouche dans la gorge,

Ou nous devrons obéir, et chevaucher avec toi entre les noyés.

 

 

 

 

 

Pages 53 &54

 

 

 

 

 

 

III

LA CARTE DU TENDRE

 

 

 

En nul travail de mots

 

 

 

 

En nul travail de mots depuis trois mois maigres dans la sanglante

Panse de la riche année et la grande bourse de mon corps

Aigrement j'apostrophe ma pauvreté et mon art :

 

Tout n'est que prendre et donner, retourner ce qui avidement se donne

Gonflant les tonnes de manne à travers la rosée jusqu'au ciel,

Le don aimé de la faconde percute en retour un trait aveugle.

 

Elever, prendre congé des trésors de l'homme est mort douce

Qui ratissera enfin toutes monnaies de la respiration poinçonnée

Et comptera les mystères raflés, délaissés dans une obscurité mauvaise.

 

Se rendre à présent c'est payer deux fois l'ogre dispendieux.

Forêts anciennes de mon sang, écrasez-vous sur la noisette des mers

Si je brûle ou restitue ce monde, de chacun le travail.

 

 

 

 

Pages 94 &95

 

 

 

 

 

 

V

POEMES INACHEVES

 

 

ANNEXE

 

 

 

Dans mon métier,

mon art morose 

 

 

 

 

Dans mon métier, mon art morose

exercé dans la nuit silencieuse

quand la lune seule fait rage

quand les amants sont étendus

avec toutes leurs douleurs dans les bras,

je travaille, à la lumière du chant,

non par ambition ou pour mon pain

ni pour le semblant, ni par commerce

de charmes sur des scènes d'ivoire

mais pour le salaire ordinaire

du profond secret de leurs coeurs.

 

Ni pour le prétentieux, ignorant

la lune qui fait rage, j'écris

sur ces pages mouillées d'embrun,

ni pour les morts trop hauts

avec leurs rossignols et leurs psaumes

mais pour les amants, leurs bras

enlaçant les chagrins du Temps,

qui n'accordent ni attention, ni salaire

ni éloge à mon métier, mon art morose.

 

 

 

 

 

Page 132

 

 

 

 

 

Vingt-quatre années

 

 

 

 

Vingt-quatre années rappellent les larmes de mes yeux.

(Enterrez les morts de peur qu'ils marchent vers la tombe en travail.)

Dans l'aine, porte naturelle, j'étais assis comme un tailleur,

Je cousais un linceul pour un voyage

Dans la lumière du soleil carnassier.

Paré pour la mort, la sensuelle pavane commencée,

Les rouges veines pleines d'argent,

Dans la direction ultime de la ville élémentaire

J'avance aussi longtemps que dure notre éternité.

 

 

 

 

 

 

Page 136

 

 

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