Idea Vilariño
ULTIME ANTHOLOGIE
Éditions La Barque
juin 2017
Traduction de l'espagnol (Uruguay)
& postface Éric Sarner
Avant-propos Olivier Gallon
Inútil decir más,
Nombrar alcanza
Inutile de dire plus.
Nommer suffit
I. V.
La métamorphose
Donc je suis les pins
je suis le sable chaud
je suis une brise douce
un oiseau léger délirant dans l'air
ou bien je suis la mer qui cogne la nuit
je suis la nuit.
Donc je ne suis personne.
La metamorfosis
Entonces soy los pinos
soy la arena caliente
soy una brisa suave
un pájaro liviano delirando en el aire
o soy la mar golpeando de noche
soy la noche.
Entonces no soy nadie.
P. 21, et 86 pour la traduction
On est toujours seul
mais
parfois
encore plus seul.
Uno siempre está solo
pero
a veces
está más solo.
P. 23, et 87 pour la tr.
Comparaison
Comme sur la plage vierge
le vent plie
le mince roseau vert
qui dessine
dans le sable un cercle délicat
ainsi en moi
le souvenir de toi.
Comparación
Como en la playa virgen
dobla el viento
el leve junco verde
que dibuja
un delicado círculo en la arena
así en mí
tu recuerdo.
P. 32, et 91 pour la tr.
On cherche
On cherche
toutes les nuits
avec peine
au milieu de terres lourdes et suffocantes
ce petit oiseau de lumière
qui flamboie et nous fuit
dans une plainte.
Buscamos
Buscamos
cada noche
con esfuerzo
entre tierras pesadas y asfixiantes
ese liviano pájaro de luz
que arde y se nos escapa
en un gemido.
P. 43, et 98-99 pour la tr.
Peut-être
Peut-être que si tu avais vu Hiroshima
je veux dire Hiroshima mon amour
si tu avais vu
si tu avais souffert deux heures comme un chien
si tu avais vu
comment peut souffrir souffrir brûler
et se tordre comme ce bout de fer l'âme
arracher pour toujours le bonheur
comme peau calcinée
et tu aurais vu que pourtant
on peut continuer à vivre à être
sans que les plaies se voient
je veux dire
voilà
peut-être tu aurais cru
peut-être tu aurais souffert
compris.
Puede ser
Puede ser que si vieras Hiroshima
digo Hiroshima mon amour
si vieras
si soufrieras dos horas como un perro
si vieras
cómo puede doler doler quemar
y retorcer como ese hierro el alma
desprender para siempre la alegría
como piel calcinada
y vieras que no obstante
es posible seguir vivir estar
sin que se noten llagas
quiero decir
entonces
puede ser que creyeras
puede ser que sufrieras
comprendieras.
P. 48, et 101-102 pour la tr.
« Je mourrai de vie et non de temps. » Ces mots de César Vallejo, on les croirait écrits pour elle --- Ultime anthologie à l'épure sombre d'Idea Vilariño.
O. G.
Mes chaleureux remerciements à Cécile A. Holdban pour avoir accepté avec enthousiasme d'accompagner ces extraits poétiques de ces encres et de cette aquarelle.
Les éditions La Barque
Source de la photographie, et quatre poèmes, traduits vers l'anglais par Jesse Lee Kercheval
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Uno de nosotros: Idea Vilariño
Uploaded by Televisión Nacional Uruguay on 2013-06-26.
https://www.youtube.com/watch?v=A7WNtYPckYE&feature=youtu.be
Une vidéo, en espagnol, sur la poète uruguayenne