Anne Marguerite Milleliri
Ailleurs
deux ombres
dansent
Éditions
Accents poétiques
2017
Dire...
Dire le tremblement du ciel, le soir incertain,
la défaillance des nuages à lire les signes noirs
et le cri vert des goélands,
la peau frémissante de la mer,
le sauvage océan
Dire, le son murmuré des sources,
le rire flûté du silence,
la blanche énigme,
ce froissement des feuilles au-dessus de l'eau
quand le vent inquiet vocalise follement au vent
Dire l'heure qui tait
la cicatrice du ciel,
les blessures de la rue,
la fenêtre éteinte
Dire la nuit et l'aurore, l'oubli
à l'autre bout du monde, derrière la porte close,
les étoiles palpitantes de sang,
ce coeur qui flambe en arrêt
Dire toi
Page 26
Noire et blanche présence...
Cette page blanche
deux cygnes d'un même
blanc y inscrivent leur danse noire
entre deux mots
manquants
tout ce silence
noire et blanche
présence.
Page 39
Soleil friable...
L'arbre toujours vert dissémine son chant,
éclat de feuilles striées comme des affluents
une plume au vol : l'eau douce l'accueille
et la noie
cette noirceur de l'eau, l'étang ne la sait
pas plus que toi. L'oublieuse...
L'eau des profondeurs a la peau meurtrie
de vastes silences, elle monte aux yeux,
perle de fer chaud les paupières transpercées
monte au yeux
depuis la nuit des temps
jusqu'au soleil friable.
Page 46
Un autre poème de ce recueil sur "Terres de femmes"