Martine-Gabrielle Konorski
Une lumière s'accorde
Le Nouvel Athanor
éditions,
2016
Préface d'Angèle Paoli
Postface de Claudine Bohi
L'un des trois exergues :
Car il a beaucoup gagné, celui qui parvient
à comprendre la vie sans avoir l'âme en deuil
Hölderlin
In
Nos heures
Le sommeil s'éloigne
seulement pour infliger
l'assourdissante battue
de la pendule
Consciences anachroniques
embuées de paroles
dans les ruines du corps
suspendu à nos heures.
Page 13
Les larmes
sont brodées
à l'angle de tes yeux
Cristaux de lune
sur ta joue
Ta douleur saigne
dans les ruisseaux
sous la balustrade
sans ombre
Au coin du vent des vents
Dans la nuit de la nuit.
Page 20
In
Sur le bord
Sur ton pas arythmique
j'ai laissé mes cendres
La tristesse
si pleine
qu'il en reste toujours
Rondes larmes
serrées dans le poing
Ecrasées
Garder au fond de soi
le goût du disparaître.
Page 34
In
Ligne de flottaison
Soleil de papier
débordant d'un nuage
tombé au creux des mains
Paroles et paupières
au seuil
du silence
Là pliée
une peau de douleur
rayée d'abîme
s'effrite sous les doigts
au froissement
d'un nom
Se sauver Ecrire.
Parler du bout de soi
Douter si loin de soi
dans l'enchevêtrement
du non-être
Reprendre la parole
en cri de poudre
dans nos bouches
Là où le trait d'espoir
s'efface
Quand l'eau boueuse
reconstruit le chaos.
Pages 81-82
In
Postface
de Claudine Bohi
(…)
Vois cette volonté, au-dessus de la perte, un recommencement. Une voix de femme aussi, douleur et tendresse, force et résistance.
(…)
Vois ce désir, ce désir tout au fond de l'humain qui hésite dessous, qui éclate dessus.
(…)
Extraits page 109
Le site de la poète