Et donc lorsque le regard, ce regard, prend place
Dans toute votre chair
Êtes-vous comme l'hostie dans la bouche du Christ ?
Et alors que vous vous étourdissez sur l'écheveau des jours
Laissés pour morts
D'un novembre pluvieux,
La musique se moule en vous comme des mains
De faïencière
Votre silence se trouve intrépide et brûlé
Vif dans l'enfer de ces yeux
Brûlé et consolé par la même
Ailée d'ange désaffecté
Ailée de blanc de noir ramage
Rameaux d'ors fauves qui composent autour de ces pupilles
Une inquisition divine et
Les temps d'une rédemption.
Vous ne pouvez que vous sommer de disparaître
Dans la foule des apôtres pauvres et familiers.
Sous vos pieds tremblés de cette terre regorgée
D'étincelles qui vont fleurir,
Composer un jardin pour apprendre à aimer.
En vous-même déjà lorsque Nuit cambre la brume,
Qu'à travers les étoiles vous portez parole en ruine
Et que les premiers oiseaux picorent sur votre bouche
Votre rêve,
En déposent un peu dans ces yeux.
Texte et peinture, Martine Cros