in
Nostalgie de l'instant
Suite vénitienne
(...)
Veloutés les dômes
Sous la brume irisée
Ecarlates les lauriers
Dans les jardins masqués
De la splendeur d'été
Ces éclats nostalgiques
Nous tordent l'âme
(...)
D'impudiques senteurs
De jardins insoupçonnés
S'engouffrent dans l'antre
Des palais surannés
Capiteux et volatiles
Ces vestiges de saison
Quand le souffle de l'été
Cherche à nous étouffer
(...)
Rien sinon le bref passage
Des eaux sérinissimes
Rien sinon la promesse
D'un jardin de cloître
Gravé d'ombres et d'éclats
Suspendu entre l'origine
Et l'accomplissement
Le silence y préserve
Les parfums du crépuscule
Une Venise vraie
A jamais délectable
Sous le pas de l'insoupçonnée
Perfection de l'instant
Qui ne veut pas se dérober
Aux nuages parfumés
Entre deux coupes de Bellini
La nostalgie ne sera que plénitude
(...)
Pages 29-54
Sous le fracas des mots
L'élégie du silence
Page 74
L'évidence figurée ?
Un puits de transparence
Quand de ton désir bleu
Tu es là pour me dire toute
Page 86
in
L'Insoupçonnée ou presque
Le faire-corps avec la langue est le poème.
Pascal quignard
Sur le bout des mots la langue
Langue de chair humide glissante
Langue de chair qui s'abrite palpite
Langue de chair impudique
Qui ose se dérouler en syllabes
Voluptueuses tortueuses
Langue de chair gourmande fracassante
Quand les étoiles cheminent
Quand la lune se pare de nacre
Langue de chair pulsatile gracile
Pour décliner les voyelles
Du désir le plus fou
Langue de chair vibrante grondante
Quand les fureurs se déchaînent
Âcrement sauvages
Langue de chair vagabonde
Où se tisse la toile cosmique
Des grands vents pèlerins
Langue de chair intrépide
Où se lovent les rêves
Qui martèlent harcèlent
Langue de chair ardente brûlante
Où les mots s'enflamment
Auréoles de feu
Qui scandent les cieux
Guettent les dieux silencieux
Auréoles de feu
Qui cherchent le soleil
Langue de chair humide glissante
Les mots sont ton destin
Ton humaine fatalité
Tu ne saurais en venir à bout
(...)
Pages 96-97
De tes ombres intimes
Tu accèdes à l'éclat du deuil
Page 113
in
Le nénuphar primordial
Quand des eaux nocturnes
Le nénuphar blanc surgit
Le coeur jaune vif palpite
De ses battements de soleil
Minuscule chorégraphie
Dans le souffle du poème
Qui se courbe de désir
(...)
Page 123
Muriel Stuckel
L'insoupçonnée
ou presque
peintures
Laurent Reynès
préface
Bernal Noël
éditions
VOIX D'ENCRE
2013
D'autres extraits de ce recueil sur le site Terres de femmes