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aller aux essentiels

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L'atelier Poésie de Martine Cros


Le serment du Jeu de Paume - John Ashbery -- II

Publié par http:/allerauxessentiels.com/ sur 3 Janvier 2016, 00:40am

Catégories : #Poésie de langue anglaise, #John Ashbery, #Extraits - Ressentis de lectures, #Raymond Roussel

In l'exposition JOHN ASHBERY COLLECTS: Poet Among Things, an immersive multi-media gallery experience, septembre 2013 - Lien ci-dessous -.

In l'exposition JOHN ASHBERY COLLECTS: Poet Among Things, an immersive multi-media gallery experience, septembre 2013 - Lien ci-dessous -.

 

 

 

 

 

Ce recueil de 145 pages est dédié à Pierre Martory, son ami et compagnon français durant dix ans.

Une postface est signée par Olivier brossard :

Le serment du Jeu de Paume :

la poésie décontenance

 

 

 

 

 

 

 

 

Le serment du Jeu de Paume

 

 

 

 

A quoi avais-tu pensé tout ce temps

le visage soigneusement ensanglanté

éden gâté région

je continue à t'aimer comme l'eau mais

il y a un souffle terrible dans la façon dont tout ça

Tu ne fus pas élu président, mais tu avais gagné la course

Jusqu'au bout à travers brouillard et bruine

Quand tu lus c'était sincère les côtes

bégayèrent avec des villages involontaires le

cheval peine fatigué je suppose...les appels...

Je m'inquiète

 

 

(...)

P. 9

 

 

 

 

 

Un poème supplémentaire

 

 

 

 

 

 

Où donc espoir et peur leurs objets trouveront ?

Le port froid aux bateaux qui s'accouplent,

Et tu as déjà perdu, te tenant non loin du balcon

La forêt de la mer calme et grise en contrebas.

Une forte impression arrachée à la lumière déclinante

Mais la nuit est fautive. Tu savais que l'ombre

Râlait dans la malle

Mais la faim se faisant pressante tu oublies.

La boîte lointaine est ouverte. Le son du grain

Versé à même le sol dans quelque élan -- nous

Nous levons la nuit sortie de la boîte du vent.

 

 

 

P. 45

 

 

 

 

Un poème supplémentaire

 

Le premier vers est tiré du poème La vanité des désirs humains de Samuel Johnson. La suite se mue en paysage urbain fantastique sous l'influence d'un poème de F. T. Prince qui commence ainsi : "Celle que j'aime me quitte et je quitte mes amis / dans la capitale de poussière où j'ai passé deux ans". Puis, mon poème s'élance pour se conclure sur un rayon d'espoir: " Le son du grain / Versé à même le sol dans quelque élan".

 

(In Notes de l'auteur, P. 110, préparées en mars- avril 2014 pour la vente aux enchères d'une édition originale du Serment du Jeu de Paume).

 

 

 

 

 

 

 

Un dernier monde

 

 

 

 

(...)

 

 

 

 

Nous fûmes obligés de battre retraite sur un oreiller crasseux c'était un

autre lieu.

Ou fûmes perdus par nos camarades

Quelque part entre le paradis et nulle part, et rapetissions.

Dans un autre lieu une étrange brume se leva comme un mur le long

duquel coulaient les larmes de nos proches.

Des bananes mûres voire gâtées pendaient des feuilles et le sable était

recouvert de gâteaux et bijoux.

Mais ceux-là n'étaient pas les meilleurs hommes

Mais vinrent les moments des autres

Vus avec indifférence, juste des méthodes de base

Mais nous pouvons nous souvenir d'eux et ainsi nous sommes sauvés.

 

 

(...)

P. 61

 

 

 

 

In l'exposition JOHN ASHBERY COLLECTS: Poet Among Things, an immersive multi-media gallery experience, septembre 2013 - Lien ci-dessous -.

In l'exposition JOHN ASHBERY COLLECTS: Poet Among Things, an immersive multi-media gallery experience, septembre 2013 - Lien ci-dessous -.

 

 

 

 

 

Europe

 

 

(...)

 

 

9.

La décision dans sa vie

âme ailleurs

les collines grises

là-bas sur la route l'obscurité

enveloppant lieutenant

 

cela se soigne

 

 

(...)

 

 

18.

je dois dire je

subitement

elle quitta la pièce, une larme ovale glissa mornement.

 

19.

La vie pousuivie jusqu'au pied de ces falaises

les oiseaux d'augure

intrusion ; patinaient, la nuit

de claires vagues de climat

vair où tu amènes le génie

sur la curiosité de l'enfer

le bibliothécaire mesquinement des livres sur

Tu ne peux faire illusion ; la poussière.

abstraite vermine le jardin sourires las

 

 

(...) 

P. 69-72

 

 

 

 

 

John Ashbery,

Le serment du Jeu de Paume,

Traduction et postface Olivier Brossard,

Editions Corti série américaine, 2015 pour la traduction française.

 

 

Dans cet autre billet, le site de l'éditeur, et un article de Marilyne Bertoncini sur Recours au Poème.

 

 

John Ashbery (right) and Pierre Martory stroll along the Seine in Paris, 1958 - Source : "the Guardian" , lien ci-dessous -.

John Ashbery (right) and Pierre Martory stroll along the Seine in Paris, 1958 - Source : "the Guardian" , lien ci-dessous -.

 

 

 

John Ashbery aimait lire Raymond Roussel, que son éditeur Kenneth Koch lui avait fait découvrir. John a été à l'initiative d'une anthologie de la poésie française, Collected French Translations : Proseréunissant des poètes tels que Reverdy, Supervielle, Eluard, Breton, Daumal, Ganzo, Lubin, Blanchard, Roche, Arthur Cravan et Max Jacob, ainsi que Pierre Martory, son ami. John a également traduit une sélection de poèmes de ce dernier, réunis en un recueil: The Landscapist, paru en 2008.

 

 

.

Extrait de "La vue", de Raymond Roussel.


††

Derrière le rocher on voit un peu de côte ;
A cet endroit tout est vide, tout est désert,
Et le rivage plat et monotone acquiert
Un aspect uniforme, inhabitable et morne ;
Après, c’est un amas de gros rochers qui borne
L’horizon ; ils sont pleins d’étrangeté, groupés
Avec un imposant désordre et découpés
Parfois avec finesse ; aucun chemin factice
Ne les sillonne ; ni le soin ni l’artifice
Ne trouveraient de place en un pareil chaos
Où la vague, en sautant, se brise sans repos ;
Toute cette partie étrange du rivage
Est primitive, vierge, inconnue et sauvage.





http://www.bibebook.com/files/ebook/libre/V2/roussel_raymond_-_la_vue.pdf

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