Traversant le silence
humain
pose mes pas hors lieu
hors temps
à la porte d'une beauté
reposante,
dé posant
les plaies dans
les plaines
du loin passé.
Traversant la voix humaine
jusqu'aux bourbiers
de mots
dans mon ventre
l'antre,
dont je ne veux
rien savoir
de plus,
embryonnaire pâte de mots
en quête d'une émotion,
vive.
Traversant les appels
à consonnante hurlante
qui sourdent du jour
à peine né,
auxquels je ne peux
plus jamais répondre.
Fuyant les rêves
qui m'embrassent encore
insupportablement.
Cherchant le courage
qui fait mal
nécessaire,
la marche douloureuse la transe
le carnaval,
apôtres cène et tout ce qui perdure encore
dans les bouches du Caravage,
que nous mangeons.
De mon regard sondant
les voiles du désir
qui ne me laissent jamais nue.
Sondant les sources perdues.
Sondant les possibles
des voca me humains
dans les infimes infinités
beautés courbes disgrâces
révélant d'autant plus
la pureté imminente de nos abandons.
Sous les lamenti
dont les maillons sonores forment l'aria,
j'ai cru,
et mes pensées viennent mourir d'effroi.
Derrière moi je laisse
debout, la nostalgie
comme si rien n'était,
comme si elle était,
l'arbre mort éternel.
(En cours de travail)