(Version I, en travail)
Au fil égrené de nos chants intérieurs
décousus abusés, Ariane la nuit
brode nos pleurs de mille étoiles d'or
Il faut un travail fou pour les coudre une à une
aux syllabes elliptiques aux robes des métaphores
et ce n'est que cousant qu'on emplit cette amphore,
un visage défait qui prononce un poème.
Il y a encore comme un voile devant
cette lumière crue orageuse et osée
qui laisse présager des puits de profondeur
Des danses texturées dont les plis nous aspirent
le regard, et la peau refaite rapiécée
et qui sait d'autant plus pressentir et toucher
le poème amoureux que la vie a tissé
et passemente encore de ses mots froissés.
Le voyage est passionnant sous la robe en nuages
que les semonces du monde ne sauraient soulever
Ainsi caressant l'étoffe damassée
puis glissant au travers des lambeaux de Parnasse
saisissant au vol les derniers fils de gloire
avant l'abandon de l'éloquence,
tapi tapuscrit interdit infini,
s'élève dans l'ombre le chant de l'élégance.
Et regarder avant de voir
est déjà un combat
contre les ténèbres
Et rire après la pluie.
(Version II, destroyed-rebuilt)
Aux versets de nos nuits
intimes
pleure pleure Ariane au cordeau
Ses mille étoiles d'or
cousent
aux oripeaux
les robes des poèmes
le corps en poésie
Et les mains jointes aux portes du désert
vu d'en haut dentelé lignes d'eau bras de mer
grèges plis
dos de dunes
seins osés
voilés
qui ne laissent
présager
que des puits de désir
Les mains jointes
dans ces plis
soupirent
se mettent à broder
des passementeries
aux doux cheveux
défaits
Au loin
la robe du monde
glisse
dans d'éloquents tombeaux
où le rire combat
sans pluie
des poèmes sans corps.