(Version II)
Il est de l'amour et de la musique
Voici le chant, le lieu où déposer fureur afin qu'un psaume la désarme
ou une peau
dont la beauté ovale fige les flots de paroles
Tu les as renversés au moment où ils s'élevaient
Car dans les pas qui hurlent tension insoutenable
corps asséché
dans la perte de vue
dans le regard frugal qui ne sait plus
où regarder où voir en son frissonnement
en ce grand pleur profond qui vocifère
son effondrement
sous chaque geste un pan de démission épie
dernière goutte qui diffuse
la nature d'un possible qui prie depuis la nuit des temps
Et soudain être sauvé par une nouvelle disposition des choses
une forme inconnue dans laquelle coule la parcelle sonore du geste
Furtive chevelure, un jardin
Glissé de mains tièdes, pardons diffus
Petites attentes, comme des rais solaires au travers
d'un voile diffractant des auréoles d'âme sur le mur blanchâtre du matin
Le regard confie : il cherche toute possibilité de langage
De même
entrer dans le son, pénétrer le silence, se faire absorber
au coeur de cette substance amoureuse, l'abbaye de nos pas, la carcasse divine
Une onde plus vaste plus éthérée que tout mot.
Tu les as renversés au moment où ils s'élevaient
Augustin Thierry, Récits mérovingiens, 1840, Tome 2, p. 111
'Dernière réédition par Pierre RICHÉ, Bartillat, 2014.
& photo :
my self : I am joking, Noëlle.