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aller aux essentiels

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L'atelier Poésie de Martine Cros


OLIMPIA - Luigia Sorrentino

Publié par http:/allerauxessentiels.com/ sur 9 Novembre 2015, 20:26pm

Catégories : #Luigia Sorrentino, #Extraits - Ressentis de lectures, #Poésie de langue italienne, #Angèle Paoli

OLIMPIA  -  Luigia Sorrentino

 

 

 

 

 

 

OLIMPIA

 

de Luigia Sorrentino

 

Edition bilingue italien / français

Traduit de l'italien par Angèle Paoli

Collection: Ailleur(s)

Recours au poème éditeurs

 

Préface de Milo De Angelis

Postface de Mario Benedetti

 

 

 

 

 

 

 

 


Dépôt légal : mai 2015
Couverture : Sophie Cure
Illustrations et développement : studio Ultragramme

 

 

 

Luigia Sorrentino

Luigia Sorrentino

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’atrio


il sole alle spalle cancella
i nostri volti
veniamo da troppa lontananza
lungo quella discesa
nel porticato
alte colonne ci avvolsero
con le loro braccia
simultanea la superficie
il movimento attorno al proprio
asse, in rotazione
all’ampiezza
offriamo il soffio qui adagiato
la bellezza che ci fu tolta
nella luce inesorabile
dello spegnersi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’atrium


le soleil dans le dos efface
nos visages
nous venons de trop loin
tout au long de la descente
au-dedans du portique
de hautes colonnes nous entourèrent
de leurs bras
simultanée la surface
le mouvement autour de son propre
axe, en rotation
à l’ampleur
nous offrons ici le souffle indolent
la beauté qui nous fut ôtée
dans la lumière inexorable
de la disparition

 

 

 

 

 

 

Jackson Pollock, Free Form (1946), Museum of Modem Art, New York.

Jackson Pollock, Free Form (1946), Museum of Modem Art, New York.

 

 

 

 

 

enorme il tempo appoggiato
ai muri
affreschi si staccano dal fondo
nella cornice in movimento
resti di decorazioni
colonne che furono altissime
porte dorate slanciate
chiuse
la montagna
in quel fondo di eternità
restò in attesa della loro ombra

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

démesuré le temps appuyé
aux murs
des fresques se détachent du fond
dans la corniche en mouvement
des fragments de décorations
des colonnes qui furent de haute taille
portes dorées élancées
fermées
la montagne
sur ce fond d’éternité
resta en attente de leur ombre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

in questa pietra
vecchi olivi e melograni
richiamati nel calco
l’ampia finestra socchiusa
dalla forza della nuvola
ardente,
un cristallo di roccia suona
– il cuore del vento esiste –
divina nell’occhio del cielo
solenne li sostenne la notte
che tutto precipitò
in questa pietra

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dans cette pierre
vieux oliviers et grenadiers
rappelés dans la moulure
l’ample fenêtre entrouverte
par la force de la nuée
ardente,
un cristal de roche tinte
– le coeur du vent existe –
divine dans l’oeil du ciel
solennelle les soutint la nuit
qui précipita tout
dans cette pierre

 

 

 

 

 

 

 

Max Klinger, Ève et le futur (1880), eau-forte et aquatinte.

Max Klinger, Ève et le futur (1880), eau-forte et aquatinte.

 

 

 

 

 

il cancello aperto tra due colonne
consentì il passaggio
il marmo della porta ci conteneva
restammo vicini a quelle case
apparivano come in un disegno infantile
dai muri risalivano
statue di divinità femminili
e il santuario innalzato su un podio
ma lì più nulla accadde
sul lato opposto si mostrò la maschera
salita sulla montagna

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

la grille ouverte entre deux colonnes
permit le passage
le marbre de la porte nous encadrait
nous restâmes près de ces maisons
elles apparaissaient comme dans un dessin d’enfant
des murs se détachaient
des statues de divinités féminines
et le sanctuaire surélevé sur une esplanade
mais là plus rien n’advint
de l’autre côté apparut le masque
hissé sur la montagne

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

fummo dotati di forza sovrumana
affrontammo avversari terribili
sollevando la coltre
rovesciammo sul mondo
enormi bocche di tenebra
– siamo tornati per scomparire
intorbidare il fondo –

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

nous fûmes dotés d’une force surhumaine
nous affrontâmes des adversaires terribles
soulevant le drap
nous renversâmes sur le monde
d’énormes bouches de ténèbres
– nous sommes revenus pour disparaître
troubler le fond –

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Poème : L'atrium, pages 34 à 43.

Avec l'aimable autorisation de l'éditeur, que je remercie.

 

Max Ernst: Lithographie originale « La forêt bleue », 1962.

Max Ernst: Lithographie originale « La forêt bleue », 1962.

 

 

 

Ce recueil est agrémenté de six superbes photographies noir et blanc de paysages de montagne. 

Vingt-deux poèmes, composés entre juin 2009 et juin 2011, se déroulent dans un mélange subtil de registres à dominantes épique et lyrique. Huit poèmes, suivis de six choeurs, eux-mêmes suivis de huit autres poèmes, portent des titres mystérieux:

 

 

L’antro - L’antre

La città - La ville

L’atrio - L’atrium

Il giardino - Le jardin

Il lago - Le lac

Il contrasto tra il divino e il tempo (Un sogno) - Le contraste entre le divin et le temps (Un rêve)

La discendenza- La descendance

Iperione, la caduta - Hypérion, la chute

Coro 1 - Choeur 1

Coro 2 - Choeur 2

Coro 3 - Choeur 3

Coro 4 - Choeur 4

Coro 5 - Choeur 5

Coro 6 - Choeur 6

Il confine - Les confins

La permanenza, la distanza dal limite - La permanence, la distance des confins

Gli insorti - Les insurgés

La deformazione - La Déformation

Il sonno - Le sommeil

L’ingresso alla montagna - L’arrivée dans la montagne

Giovane monte in mezzo all’ignoto - Jeune mont au milieu de l’inconnu

La città nuova - La ville nouvelle

 

 

 

Dans la préface de ce recueil splendide, Milo De Angelis s'exprime ainsi: " (...) L’entrelacs de l’infini et du mortel est précisément l’un des motifs centraux de ce parcours. Parcours initiatique : de la grotte de la naissance jusqu’à la pleine exposition de soi dans les forces telluriques, comme « un jeune mont au milieu de l’inconnu ». Et à la fin, on revient. Parce qu’ici chaque voyage est un retour.(...) ".

 

 

Mario Benedetti, quant à lui, dans sa postface, évoque les tonalités hölderliennes de l'oeuvre de Luigia Sorrentino: " (...) l’ouvrage dont je parle ici nous fait revenir de manière surprenante à des modalités d’écriture obsolescentes, susceptibles de désorienter un lecteur qui a perdu l’habitude de fréquenter des territoires aussi empreints de spiritualité. (...)".

Et, plus loin: " (...) Poésie qui désoriente, onirique, trempée dans une pensée visionnaire. (...)".

 

 

D'une architecture formelle magnifique émane une écriture acérée et pénétrante.

Voici un pur langage, à déguster avec recueillement et délectation. 

 

 


 

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