Je bois du sable chaud
le torrent me dévore
dévale dans mes veines
à peine
et la boue m'écartèle
et le désert s'étend
encore
dans l'hiver de mon ventre l'été
savait mourir souvent
et le soleil, à l'aube.
L'aridité des mots
a des draps de satin
Héméré dort debout
dans les bras du dédain
des sensations des larmes
et la gousse d’écume
s'enivrent de remords --
Mais quel est l'autre choix
que délivre l'aurore ?
La rivière me floue
et me porte à sa brume
si je n'ai plus de rives alors c'est le
chaos
une paisible métamorphose
s'écoule dans mes veines : le premier
rivage en moi n'est-il
la Genèse qui m'attend
assise dans mon ventre
antédiluvien?
Erèbe est nue et il est belle
volontiers,
je m'endors dans les débris
de leur androgynie --
la chute, dans l'or de la lacune,
de ce visage que fronce
la suture de la lèvre
à l'affront du vide.
23.09.2015