"Je ne quitterai plus ce Journal. C'est là qu'il me faut être tenace, car je ne puis l'être que là."
in Journal, de Kafka (16-12-1910)
06-06-15
Harpe & violon
guitare, assise
et allumé cigare
l'oeil du Duc
ne semble
s'émouvoir
de ta venue
il te fige dans
une solitude
seule la musique
tzigane t'amuse
Kafka empoigne la dérive
« Je vais tenter de faire une liste de tout ce qui est certain me concernant, plus tard de tout ce qui est digne de foi, puis de tout ce qui est possible etc. Ce qui est certain chez moi, c’est mon avidité pour les livres. Pas de les posséder ou de les lire à vrai dire, mais plutôt de les voir, de me convaincre de leur existence dans l’éventaire d’un libraire. S’il y a quelque part plusieurs exemplaires du même livre, je me réjouis de l’existence de chacun d’entre eux. C’est comme si cette avidité venait de l’estomac, comme si elle était un appétit mis hors de la bonne route. Les livres que je possède me font moins plaisir, en revanche les livres de mes sœurs me font déjà plaisir. L’envie de les posséder est incomparablement plus faible, elle manque presque. »
in Journal, de Kafka (III,53)
et la peintre mange des images, la femme
mange des désirs
danser sur, au soir la plage
un tremblement sans nom
aux reflets bleu-osé
dans sa gorge
traverse le Spacieux l'étonnant elle-
même
vent amplifie
mouvement vers
envie d'elle
douces musiques harpes
flambeaux violons
longs des sanglots
à venir effruiter
l'été ils
t'enlacent dans
leurs bras et,
dit le sms,
moi
aussi
vidéo souvenir
qu'elle en sache,
de ce moment
d'écrire
et le Duc impassible
dans le défi de
ton sourire
calme enfin dans la ballade
trilles, touristes & murmures
rehaussant
un brin de toi se lève
comme flux et reflux des vagues
ces envies de pleurer dans la gueule du Duc
et dans ses bras aussi
et dans l'envol de
la danse au soir
sur l'osé
l'osé bleu pas de deux pas de mille
- il porte un collier lourd et d'or
il a des yeux massifs -
des moments sans douceur dans l'envol de la
transe
appellent l'air en elle dans un souffle voilé
préférer
le violon
et la harpe
et le thé
et le Duc qui ré-veille