Au coin d'un feu de cheminée aussi vrai que virtuel,
relire Madame Bovary , les sonnets de Shakespeare ,
A l'ombre des jeunes filles en fleurs , ou
les élégies de Goethe en allemand ; du Mallarmé , ou
encore, les Journaux intimes de Baudelaire , le tout parfumé
d'un thé noir Noël à Venise , ou Montagne bleue.
Veillée-volute évanescente
toute en attente de flocons.
A moins de se couler dans Le chien de Goya,
d'Emmanuel Merle, et d'en savourer la poésie
"la couleur se fait entendre
un chien, aussi bien une âme
sous l'archet."
"Ce qui est peint c'est la confusion
du monde quand il se décroche,
l'ombre dépasse et boit le jour,
elle sourd du mur comme
une terrible écaille."
A moins de se couler en pensées dans les jardins d'Eucharis
et d'en cueillir quelque carnet paru,
par exemple sur Susan Sonntag,
(ou à paraître, sur Paul Auster.)
Happer ici là dans ces deux revues online
des vers de G.Ungaretti
Fa dolce e forse qui vicino passi
Dicendo : « questo sole e tanto spazio
Ti calmino. Nel puro vento udire
Puoi il tempo camminare e la mia voce.
Ho in me raccolto a poco a poco e chiuso
Lo slancio muto della tua speranza,
Sono per te l’aurora e intatto giorno.
Il fait doux et peut-être que tu passes par ici
En disant : Que ce soleil et tant d’espace
T’apaisent. Dans le vent pur tu peux
Entendre le temps en marche avec ma voix.
J’ai peu à peu recueilli et je porte
L’élan muet de ton espérance
Je suis pour toi l’aurore le jour entier.
ou d' E.Tellermann
Voix voix
dans la marge qui
se dérobe
aura sur
je ne respire tu
soulignes
l’écorchure
glaciers entre
les matières confondues
un même mot noyé
dans la couleur
qui se disperse
chaque fois plus
retenue
…
Cahier de braise
pour
marcher plus loin
que l’air
demain
sombre dans le
non si tu ne
parles des ciels
arrachés avec
vous j’attends
asphaltes bleus
ambres roux
souvenirs
des forêts anciennes
une eau avait
figé
les paumes.
Et si le crépitement des écorces, cris trop
léchés de flammes, a tendance à vous assoupir, c'est le moment
idéal pour un Scriabin ou un Rachmaninov.