Mon amour me perd et je me perds en son amour
Je m'immobilise soudain comme une seconde
peau sur la première
C'est une peau duelle, une élégie sur des épaules magnanimes
L'infinité close dans les mots
C'est une mer où je naufrage à volonté
sans contrainte de vie, ni de temps, ni de lieu
Ma halte capitale – le trouble de mes eaux –
La frise de lumière sur mon corps tombal
Mes cheveux défaits peignés d'or automnal
Ma route retenue et grave
s'épure s'approfondit
J'ai quitté le théâtre, le faste religieux
Le monde me fait peur / de le
voir mourir / tu me redonnes vie
Ma descente aux enfers est une élévation
et les verges
fouettant l'à venir
ne m'atteignent pas
– si ce n'est quand le bonheur se retire de toi --
Mon amour ne
me perd plus, et je me perds en son amour
Le 14 septembre 14
Texte & dessin, Martine Cros