"Ecrire, c'était ça la seule chose qui peuplait ma vie et qui l'enchantait. Je l'ai fait. L'écriture ne m'a jamais quittée."
(p.15)
"Je peux dire ce que je veux, je ne trouverai jamais pourquoi on écrit et comment on n'écrit pas"
(p.18)
"L'écriture a toujours été sans référence aucune ou bien elle est...Elle est encore comme au premier jour. Sauvage. Différente. (...) C'est toujours la porte ouverte vers l'abandon. Il y a le suicide dans la solitude d'un écrivain. On est seul jusque dans sa propre solitude. Toujours inconcevable. Toujours dangereux. Oui. Un prix à payer pour avoir osé sortir et crier."
(p.31)
"Je crois que j'aurais écrit des livres dans tous les cas, même dans ce cas de la musique parallèle. Des livres illisibles, entiers cependant. Aussi loin de toute parole que l'inconnu d'un amour sans objet. Comme celui du Christ ou de J.B.Bach --- tous les deux d'une vertigineuse équivalence."
(p.19)
"Du moment qu'on est perdu et qu'on n'a donc plus rien à écrire, à perdre, on écrit. Tandis que le livre il est là et qu'il crie qu'il exige d'être terminé, on écrit. On est obligé de se mettre à son rang. C'est impossible de jeter un livre pour toujours avant qu'il ne soit tout à fait écrit --- c'est-à-dire : seul et libre de vous qui l'avez écrit."
(p.22/23)
Extraits de : Marguerite DURAS, Ecrire, Folio, 04/2013 (1er dépôt légal dans la collection, 09/1995)
Photographie : Hannes CASPAR, de l'album Women II