Et c'est lisant les pas
que je fais ne fais pas
dans les frappes de la machine
à écrire tout ce qui fut
écrit déjà
que j'apprends à marcher
à écrire sans ivresse
Un peu de tout un peu de rien
pour cacher l'essentiel
cacher les yeux
qui n'intercèdent auprès d'aucun destin,
jamais
Marche! va sur les fêtes foraines
avec la mangue au bout des doigts
pour empêtrer tes gestes
Happe les lumières soudaines
Hopperiennes
Oublie qui, parfois,
qui on est à prier de la fée ou de l'apparition
charnelle d'elle,
qui dans la main si magicienne d'un instant
ferme subrepticement les paumes
sur l'éclosion du regard,
referme d'un bond la route
sur la foire d'empoigne
Des vacarmes de mots puis un piano qui appuie
sur la mélancolie qui elle, ne lit pas
n'écrit rien que des martèlements de ventre
des pensées bohémiennes
qui prennent la carriole du lendemain
sans faire de faux pas
Et c'est lisant les pas
que je pleurai comme une enfant
qui a perdu son chat.
M.C. 15 juin 16